C’était devenu un sujet trop délicat pour la Commission européenne, en passe de se mettre à dos la France et l’Allemagne si elle maintenait sa position. Mardi 5 juillet, la commissaire au commerce, Cecilia Malmström, devait soumettre une proposition de ratification de l’accord entre l’Union européenne et le Canada, conclu à l’automne 2014. Mais selon nos informations, elle devait renoncer à proposer que cet accord soit « non mixte », c’est-à-dire qu’il puisse se passer de l’aval des Parlements nationaux pour être définitivement adopté.
Il faut dire que l’opposition au CETA, quasi inexistante jusqu’à la mi-2015, n’a cessé de monter depuis, tout particulièrement en France, en Allemagne, en Belgique et en Autriche. Une partie de la gauche, des écologistes et des mouvements populistes affichent contre ce texte les mêmes griefs que ceux opposés au Tafta, l’accord de libre-échange en cours de négociation avec les Etats-Unis : manque de transparence, risque de dégradation des services publics, poursuite de la libéralisation à tous crins, etc.
Après le Brexit, la commission européenne devait mettre la pédale douce, sinon cela risquerait de très mal se passer avec cette vague de populisme qui risque de balayer l'UE, se mettre à dos les deux plus grands contributeurs de l’UE pour faire plaisir aux libéraux du Nord de l’Europe est très risqué , de plus la participation anglaise qui poussait vigoureusement à la signature de cet accord n'est plus du tout justifiée , le Royaume uni est désormais hors jeu, voire dans une impasse. Il est surprenant de voir un commissaire européen manquer à ce point de jugement pour aller risquer de titiller ainsi les opinions publiques des états membres dans ce contexte aussi délicat, la finesse de jugement ne semble pas être un critere de selection.