Monsieur Loyal a présenté le programme de la soirée avec l'emphase d'un homme politique qu'il a peut être dû être, habitué à arbitrer et décider pour tous.
L’ artiste choisi par le public est le funambule , il est le premier à venir sur la piste, il monta en haut du chapiteau après avoir salué le public. Il va effectuer de la haute voltige et marcher sur un câble tendu entre deux piliers du chapiteau. Le funambule sur de son art semble à l'aise comme quelqu'un qui a l'habitude d'être au centre des attentions , c'est quelqu'un qui ne semble jamais n'être bien à sa place sauf sur son câble, là où sont installés des objets inattendus , une table et une chaise qu’il devra utiliser, à 5 mètres du sol . Son adresse fait frémir les spectateurs qui tremblent pour lui en un juste retour de sympathie.
Son seul et unique souci est de rester au centre, ne pas fléchir ni à droite ni à gauche comme bien souvent font les amateurs, avoir le pied sur dans ses chaussures bien à sa taille, ne pas y flotter, ne pas y être contraint. C'est tout le travail de l'artiste qui s’exprime ainsi, en souplesse et en facilité , savoir où l'on met les pieds et n'être jamais pris au dépourvu. Après de nombreux allers retours le long de son câble , de face comme de dos, bras chargés ou non, sans le moindre faux pas ni la moindre hésitation l’artiste reste élégant , à la suite d’une sortie de son appareil en double salto digne d'un médaillé olympique le funambule salue à nouveau les spectateurs. Le public après avoir retenu son souffle exulte de hourras et applaudit à tout rompre. Le fil en tremble encore.